Chapitre 11 Immunité innée Introduction
Les organismes pluricellulaires sont confrontés à divers types de dangers : infection par des microorganismes (bactéries, virus, champignons doc 2 p268), multiplication cellulaire anarchique(cancérisation), agressions chimiques ou physiques. Le système immunitaire contribue à faire face à ces dangers et à maintenir « l’intégrité » de l’organisme. Sa fonction principale reste de la lutte contre les micro-organismes pathogènes.
L’immunité est la capacité de l'organisme à se défendre contre une agression infectieuse ou une maladie donnée. Il existe deux types de réponse immunitaire :
- La réponse immunitaire innée, génétiquement héritée, opérationnelle dès la naissance et ne nécessitant aucun apprentissage. Les modes d’action sont stéréotypés, sans adaptation particulière aux micro-organismes.
- La réponse immunitaire adaptative qui est spécifique des micro-organismes rencontrés et qui se met en place lors de la première rencontre.
Comment fonctionne la réaction inflammatoire ? Quels sont ses conséquences ?
I La réaction inflammatoire, première ligne de défense
A/ Deux réponses possibles à une attaque
La réponse immunitaire innée est apparue il y a 800 millions d’années. Elle conduit à « digérer les éléments étrangers » : c’est la phagocytose. Elle est aussi utilisée pour faire disparaître des cellules mortes. L’élément à détruire est entouré par des prolongements cytoplasmiques (pseudopodes) du phagocyte puis englobé dans une vésicule dite d’endocytose où il sera digéré par les enzymes apportées par d’autres vésicules appelées lysosymes. Les débris sont ensuite évacués vers l’extérieur de la cellule : la vésicule d’endocytose devient alors une vésicule d’exocytose (expulsion hors de la cellule).
La plus part des cellules impliquées résident dans les tissus : ce sont les cellules immunitaires sentinelles (les macrophages, les cellules dendritiques et les mastocytes) présentant des récepteurs PRR pour pattern recognition receptors, capables de reconnaître des motifs moléculaires communs à de nombreux micro-organismes et très conservés au cours de l’évolution (composants de la paroi cellulaire pour les bactéries ou les champignons, motifs du génome pour les virus). Les monocytes et les granulocytes doués de phagocytose sont des cellules circulantes car principalement localisées dans le sang.
La réponse adaptative, apparue vers -400 millions d’années chez les vertébrés (moins de 5% des espèces), est spécifique des micro-organismes rencontrés et se met en place lors de la première rencontre. Elle fait intervenir d’autres cellules (les lymphocytes de type B et T, soldats spécialisés) qui circulent en permanence dans le sang et la lymphe. Elle dote ces organismes d’une grande diversité de nouveaux récepteurs face à la diversité des microbes.
B/ Les étapes de l’immunité innée
Suite à une blessure, une infection, un traumatisme, on observe le développement d’une réaction inflammatoire. Les symptômes traduisent une vasodilatation des vaisseaux sanguins avec un afflux de sang (rougeur et chaleur) et une sortie de plasma sanguin dans les tissus avoisinant provoquant un gonflement (œdème). La douleur est due à la stimulation des récepteurs sensoriels spécifiques, les nocicepteurs de la peau, des muscles, des articulations et de la paroi des viscères par les prostaglandines ou par des signaux de danger libérés par les tissus lésés (DAMP danger associated molecule pattern).
Il y a donc un recrutement de cellules sentinelles au niveau de la zone infectée par fixation du DAMP ainsi que par fixation des molécules étrangères à l’organisme appelées « antigènes » ou « PAM » (pathogène associated molecule pattern. Les cellules dendritiques phagocytent les bactéries et vont migrer pour présenter les antigènes aux lymphocytes stockés dans les ganglions.
Les mastocytes et macrophages vont libérer des médiateurs chimiques :
- L’histamine libérée par les mastocytes et les macrophages, augmente la perméabilité des vaisseaux sanguins et favorise leur vasodilatation
- les chimiokines libérées par les macrophages, attirent d’autres cellules de l’inflammation par chimiotactisme ( détection du gradient formé par ces molécules soit détection de l’ augmentation progressive de la concentration en molécule).
- les cytokines (ex TNFα et IL 15) du macrophage et des cellules dendritiques, vont activer d’autres cellules immunitaires, déclencher la diapédèse pour le TNF alpha (passage des cellules sanguines à travers la parois des vaisseaux en direction des tissus) et activer la phagocytose des granulocytes et des macrophages pour IL15.
L
La diapédèse : les cellules immunitaires circulantes douées de phagocytose (monocytes et granulocytes) ont repéré le gradient de chimiokine et se fixent sur la paroi du vaisseau grâce à des molécules de « sélectine » et de « mucine » ( protéine de capture) et s’insèrent entre les cellules de la paroi du vaisseau et aller ainsi à la rencontre de l’intrus.
Tableau récapitulatif des principales molécules intervenant dasn la réaction inflammatoire :
II La préparation de la réaction adaptative
Les cellules dendritiques découvertes en 1970 sont présentes dans tous les tissus excepté le cerveau. Elles possèdent des prolongements cytoplasmiques longs et mobiles, riches en PRR qui leur permettent d’explorer leur environnement et de détecter efficacement les micro-organismes.
Comme la plupart des autres cellules de l’organisme, elles possèdent sur leur membrane des protéines particulières : les protéines du CMH complexe majeur d’histocompatibilité. Ces molécules définissent l’identité de l’organisme et elles sont caractéristiques d’un individu. Elles constituent un présentoir en forme de corbeille dans laquelle vient se loger un petit peptide ou antigène résultant de la digestion du microorganisme à l’issue de la phagocytose. La cellule dendritique est devenue une cellule présentatrice d’antigène CPA. Elle migre alors vers le ganglion le plus proche où elle entre en contact avec les lymphocytes T capables de reconnaitre l’ensemble du complexe CMH-antigène. Les cytokines libérée par la cellule dendritique activent ces lymphocytes T et déclenchent la réponse immunitaire adaptative.
III/ Aider l’organisme à contrôler l’inflammation
La réponse inflammatoire aigue dure 48 h environ. Si la cause persiste, l’inflammation peut prendre un caractère chronique avec des lésions possibles au niveau des organes. Pour des raisons de confort mais aussi pour limiter les conséquences secondaires, il faut parfois contrôler l’inflammation.
Depuis l’antiquité, on utilise l’écorce de saule qui renferme de l’acide salicylique extrait par décoction (trempage dans eau chaude).Depuis 1899 il est commercialisé sous le nom d’aspirine. Il empêche l’action de la cyclo-oxygénase intervenant dans les dernières étapes de production des prostaglandines. Le paracétamol, l’ibuprofène ont les mêmes effets. Le paracétamol a une action anti-douleur et utilisé dans le cadre des traitements des migraines car il jouerait sur l’enzyme cox3 présent uniquement dans le cerveau.
Vers 1850 on a découvert le pouvoir anti-inflammatoire des hormones stéroïdiennes produites par les grandes surrénales. Elles inhibent la phospholipase intervenant dans les premières étapes de la synthèse des prostaglandines. Elles limitent de plus la production de cytokines activatrices de l’’inflammation, réduisent la vasodilatation et facilitent la phagocytose. On utilise aujourd’hui de nombreux stéroïdes de synthèse pour lutter contre l’inflammation. Ces substances ont néanmoins des effets secondaires en modifiant le métabolisme de l’eau et des ions. Leur utilisation implique un suivi médical strict (risque de rétention d’eau).
Fonctionnement des anti-inflammatoires :
Fiche de révision
à télécharger :
Fiche de revision 3a chapitre 11 (1.05 Mo)
Schéma bilan
Cours condensés !