Sujet 3. La Chine et le monde depuis 1949

Sujet 1 CORRIGÉ – La Chine et le monde depuis 1949

Analyse du sujet

• Sa formulation correspond à celle du programme : elle ne pose pas de problème particulier.

• Ce sujet s’inscrit dans la question intitulée « les chemins de la puissance ». La notion de puissance doit être au cœur de la composition d’autant plus que celle de la Chine, sous la présidence de Xi Jinping, n’hésite plus à s’afficher.

Introduction

[Accroche et présentation du sujet] De 1945 à 1949, la Chine connaît une nouvelle guerre civile entre les nationalistes et les communistes. Ces derniers, dirigés par Mao Zedong l’emportent : le 1er octobre 1949, Mao proclame à Pékin la République populaire de Chine. Dès lors, le nouveau chef de l’Etat s’efforce de faire de son pays une puissance, c’est-à-dire de développer son influence en dehors de ses frontières ; ses successeurs poursuivront dans cette voie. [Problématique et annonce du plan] C’est pourquoi nous répondrons à la question suivante : comment la puissance chinoise se construit-elle de 1949 à nos jours ? Pour ce faire, nous présenterons les deux étapes de ce processus : durant la période maoïste, de 1949 à 1978, la Chine s’affirme comme une puissance communiste ; depuis 1979, elle devient progressivement une puissance mondiale.

I. La construction d’une puissance communiste (1949-1978)

1. L’INTÉGRATION AU CAMP COMMUNISTE (1950-1960)

• En 1950, Mao signe avec Staline un traité d’amitié, d’alliance et d’assistance mutuelle. La Chine bénéficie ainsi de la protection militaire et de l’aide financière et technique de l’URSS. Elle adopte alors le modèle soviétique.

• La Chine s’affirme comme une puissance régionale au service des intérêts soviétiques : elle soutient la résistance vietnamienne contre la France durant la guerre d’Indochine (1946-1954) ; elle envoie des « volontaires » contre les Etats-Unis durant la guerre de Corée (1950-1953).

• En 1955, le Premier ministre chinois participe à la conférence de Bandung : la Chine apparaît comme un leader du Tiers-Monde.

• A partir de 1956, Mao critique la coexistence pacifique prônée par Khrouchtchev. En 1960, c’est la rupture sino-soviétique : le traité de 1950 devient caduc.

2. UNE PUISSANCE IDÉOLOGIQUE MONDIALE (1960-1970)

• A l’extérieur, la Chine entend diriger le combat anti-impérialiste : en 1963, Zhou Enlai effectue une tournée dans une dizaine d’États africains. En 1964, la Chine se dote de la bombe A. La même année, la France de de Gaulle, attachée à sa souveraineté nationale, est le premier État occidental à reconnaître la République populaire de Chine.

• A l’intérieur, Mao lance la Révolution culturelle (1966-1968). Le maoïsme, idéologie officielle du régime, exerce une grande influence sur les mouvements estudiantins de 1968.

3. L’INTÉGRATION À LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE (ANNÉES 1970)

• Jusqu’en 1970, la Chine est isolée diplomatiquement : paria dans le camp communiste, elle n’est pas reconnue par l’ensemble du camp occidental.

• À partir de 1970, la Chine se rapproche des États-Unis : en 1971, elle obtient, à la place de Taïwan, un siège au Conseil de sécurité de l’ONU ; en 1972, le président Nixon se rend à Pékin.

• La mort de Mao en 1976 permet à Deng Xiaoping de prendre les rênes du pouvoir et de rompre avec les choix économiques de son prédécesseur.

II. L’émergence d’une puissance mondiale (depuis 1979)

1. « RÉFORMES ET OUVERTURE » (1979-1989)

• En 1979, Deng Xiaoping lance la politique des quatre modernisations (agriculture, industrie, science et technologie, défense nationale). Il abandonne peu à peu l’économie socialiste au profit d’une économie libérale. Il favorise les investissements étrangers en créant des zones franches (les ZES, zones économiques spéciales) sur le littoral.

• L’ouverture est également diplomatique : en 1979, Pékin normalise ses relations avec Washington ; en 1989, le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev est en visite à Pékin.

• Cependant, la sanglante répression des manifestations de la place Tiananmen en juin 1989 montre le refus du pouvoir de démocratiser le régime. Le pays subit même des sanctions économiques durant quelques mois et se retrouve isolé.

2. L’AFFIRMATION D’UNE PUISSANCE ÉCONOMIQUE MONDIALE (DEPUIS LES ANNÉES 1990)

• Les successeurs de Deng Xiaoping poursuivent les réformes instaurant une « économie socialiste de marché » (terme officiel depuis 1992). Avec le soutien des États-Unis, le pays intègre les grandes institutions internationales : en 1980, il devient membre du FMI ; en 2001, il est admis à l’OMC.

• Depuis les années 1990, la Chine connaît une croissance économique soutenue (9 % de rythme annuel). En 2010, elle devient, devant le Japon, la deuxième puissance économique mondiale. Le projet de « nouvelles routes de la soie » qui vise à développer les liaisons entre la Chine et l’Europe, traduit la volonté de renforcer cette puissance.

3. UNE PUISSANCE DE PLUS EN PLUS COMPLÈTE

• La Chine s’affirme comme une puissance géopolitique : au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, avec le soutien de la Russie, elle fait contrepoids à l’influence des Etats-Unis (exemple : veto contre une intervention militaire en Syrie).

• C’est aussi une puissance culturelle : l’organisation des Jeux olympiques de Pékin (2008) puis de l’Exposition universelle de Shanghai (2010) a montré au monde entier les ambitions chinoises.

• Cependant, dans le domaine militaire, la Chine ne peut rivaliser avec la puissance des Etats-Unis : son influence reste cantonnée à l’Asie orientale.

Conclusion

[Réponse à la problématique] Depuis 1949, la Chine affirme sa puissance de façon lente et progressive. Entre 1949 et 1978, elle se construit dans le camp communiste et tente d’exercer une influence internationale malgré un long isolement. À partir de 1979, sous l’effet de son ouverture économique, elle devient progressivement une puissance mondiale de plus en plus complète. [Ouverture] Néanmoins, les défis à relever pour conserver son rang sont nombreux : le vieillissement de la population ; la très forte dépendance énergétique, indispensable à la croissance économique ; la dégradation de l’environnement liée à l’industrialisation accélérée ; les aspirations de nombreux Chinois à une démocratisation du régime.